Collection Les plus belles pages, Eyrolles 2012
Une nouvelle collection d’anthologies thématiques, rien de bien original. Les premiers thèmes traités non plus. Mais il ne s’agit pas de travaux de librairie bâclés à la va-vite. 300 pages pour l’un, 250 pour le deuxième, chaque auteur est présenté, mis en situation, les textes sont donnés par période dans la chronologie. Les ouvrages restent d’un format maniable, agréablement présentés, jolies jaquettes, impression sobre et claire.
Pour le lecteur qui ne s’est pas intéressé plus particulièrement aux thèmes abordés, s’il y retrouve quelques noms attendus, et beaucoup dont il ignorait l’existence, il aura certainement au fil des pages quelques surprises. Vous passerez de proses en vers, de délicates dégustations à manœuvres plus générales. Heureusement, « chez les écrivains, on ne se nourrit pas que de mots, loin s’en faut », mais belle plume ne néglige pas belles poulailles. On attendait en gourmands Rabelais, Balzac ou Colette, moins Mallarmé ou Valéry. Dans l’érotisme, Apollinaire, Aragon, ou Villon, guère Saint-John Perse, ou nos classiques. Idées reçues, préjugés… Il est des aspects que nos illustres « Lagarde & Michard » ne nous révélaient pas. « Mignonne allons voir si la rose… » fera autrement image lorsqu’on aura aperçu les Folastreries « Lance au bout d’or, qui sais et poindre et oindre/ De qui jamais la roideur ne défaut » discours d’un tout autre ton Ronsard. Et Voltaire coquin, qui rime les ébats de « La Pucelle d’Orléans » à « aimer un âne et lui donner sa fleur ! ».
L’avantage des anthologies est de permettre le voyage dans le temps, avec des allers et des retours au gré des fantaisies, sauter les siècles, tâter ici, goûter là, revenir au connu, rencontrer l’imprévu si tel est le désir. Tout est question de vocabulaire.
Marcel Alocco
La littérature érotique de François Villon à Jean Genet
Par Claude–Henri du Bord
La littérature gourmande de François Rabelais à Marcel Proust
par Philippe Di Folco