Exposition « Urban Solitude »
Exposition « Urban Solitude » avec Laurence Bessas et N_VR jusqu’au 2 février 2019 à la Galerie depardieu, Nice. Laurence Bessas Les montagnes ou les pierres sculptées par les pluies et le vent ont fasciné très tôt Laurence Bessas. La forme qu’elles ont prise est également due à leur composition interne faites de matières plus ou moins tendres et friables.

Le sculpteur prend la place des éléments et du temps. Pour imposer à la matière une forme, il doit la contraindre pour la forcer à exprimer à la fois sa nature brute, mais aussi sa propre sensibilité. Le travail de la main et du burin, né d’un désir plus ou moins conscient, doit obéir et respecter cette matière complexe où sont déjà inscrites une infinité de formes. L’œuvre s’invente au fur et à mesure, elle est un récit intérieur qui se déroule au contact de la matière. « Sculpter, dit Laurence Bessas, « c’est comme vivre, c’est contracter le temps à chaque respiration » Ses sculptures semblent cheminer du végétal à des structures complexes composées de volumes différents qui semblent parfois encastrés les uns dans les autres.

Pour donner une forme à sa pensée, l’artiste crée des espaces, des architectures, des vides. Chaque sculpture est comme un personnage confronté au temps, à l’espace et à sa propre vulnérabilité face aux éléments, à un environnement mouvant.
N_VR Urban solitude Les différences de technique de prise de vue, d’ambiance ou de situation des photos de N_VR n’oblitèrent pas un même sujet : la solitude. Celle de personnages isolés dans l’espace et dans le temps.

Ils semblent absents, absents d’eux-mêmes peut-être, pris sur le vif, au hasard des villes où des pays (Buenos Aires, Arles, Marseille, Saint Petersburg). Solitude, tristesse, sentiment d’abandon ? Flottement dans un entre deux ? Recherche d’une émotion qui se voudrait absence d’émotion ? En tous cas, ces hommes et femmes semblent écrasés par la ville qui aggrave l’isolement.

Ces instantanés de vie sont criant de vérité. L’artiste sait capturer ces moments impersonnels, elle les reconnaît peut-être… Van Gogh disait : « on croit que j’imagine, c’est pas vrai, je me souviens ».
Par Alain Amiel