Brèves de lecture

L’esthétique du deuil dans l’art allemand contemporain

Tombes, stèles, crânes, reliques… Autant de motifs qui hantent l’art allemand depuis 1945. Peintures cadavériques chez Gerhard Richter, toiles maculées de cendre et de cheveux chez Anselm Kiefer, madones noircies et déliquescentes imaginées par Anne Wenzel : en peinture comme en sculpture, le deuil se manifeste de façon si insistante que nous pouvons légitimement y reconnaître la clef de voûte d’une véritable esthétique outre-Rhin. La photographie, la vidéo ou l’art de la performance ne sont pas en reste – on se souvient par exemple de Joseph Beuys parlant à un lièvre mort, posé sur ses genoux. En explorant ces images volontairement funèbres et ces mises en scène troublantes, qui suscitent tour à tour fascination et répulsion, peut-être pourrons-nous mettre au jour ce qui se cache derrière ce pathos insondable.


Isabelle Doleviczényi-Le Pape
est docteur en Esthétique, Sciences et Technologie de l’art et professeur agrégée d’Arts Plastiques. Elle a enseigné à l’Université de Paris 8 ainsi qu’à l’Université d’Aix-Marseille et intervient régulièrement à l’Institut Régional d’Art Visuel de Fort-de-France en Martinique.


L’esthétique du deuil dans l’art allemand contemporain,
Du rite à l’épreuve

par Isabelle Doleviczényi-Le Pape
Editions L’Harmattan
22 €, 240 pages

Illustration de couverture: Tim Eitel, Ufer, 2004, 240 x 240 cm, huile sur toile.
Courtesy © Museum Frieder Burda, Baden-Baden.